Château d'Hendecourt les Cagnicourt...
Château d'Hendecourt les Cagnicourt...

Historique

 

 

Le domaine patrimonial d’Hendecourt comprenait, entre autres seigneuries, le fief de Grincourt qui fut érigé en baronnie laïque par Baudouin V, Marquis de Flandre, Comte de Hainaut, Régent du royaume sous la minorité de Philippe 1er futur roi de France (d'après un titre de 1222), le fief de Rulleconte et celui de Sauffloris.

 

Remgot de GAND, gentilhomme de la cour de Flandre, reçut en récompense de hauts faits d’armes la baronnie de Grincourt au début du XII ème siècle et nous supposons qu’il y construisit une tour ou une maison forte.

 

De la famille de GAND, la baronnie de Grincourt et ses fiefs passèrent vers 1400, par suite d’alliances, à Colard de Beauffort qui construisit le premier château.

 

En 1620, Messire Lamoral de Landas releva la baronnie suite à son mariage avec Adrienne de Beauffort, veuve et sans postérité d’un premier mariage. Lamoral de Landas était seigneur comte de Louvigny, Wagnonville, Vendegies, Florival….. La baronnie resta dans la famille de Landas jusqu’en 1719, après un démembrement partiel au profit de Messire Jean de Croy, seigneur suzerain d’Hendecourt.

 

En 1720, Jean BLIN, Seigneur de Barly-Fosseux, Wanqutin, Floris et autres lieux, relève la baronnie de Grincourt pour son fils Antoine et son petit-fils Vindicien. (descendant de Jean de Blin ou Belin, seigneur de Rainvillers et du fief de Blin qui vivait en 1254 près de Beauvais)

Messire Vindicien BLIN de Barly Fosseux, Écuyer, Conseiller Secrétaire du Roy, audencier en la chancellerie près du Parlement de Flandre, décède le 30 janvier 1748 (Extrait de GODIN, dictionnaire du diocèse d’ARRAS vers 1750, article GRINCOURT en Hendecourt).

Christine Josèphe BLIN, fille unique et petite fille de Vindicien, épouse le 29/02/1796, Pierre Reboulh de Lavee de Veyrac, Procureur de Roy, lequel relève la baronnie et prendra le nom de Reboulh de Veyrac baron Blin de Grincourt, Nobiliaire universel de France, (5ème volume 877 L. de Magny).

 

Le Lieutenant Brian M. Loudon, qui commandait au 15 ème Bataillon du 48ème Régiment de Highlanders, fils du Président de l’Université de Toronto, fut tué en libérant le domaine le 1er septembre 1918 avec une quarantaine de ses camarades. Il repose dans le cimetière militaire Dominion, derrière le domaine vers Cagnicourt (Musée de la Guerre à Ottawa).

 

En juin et août 1917, le château du l8eme siècle fut détruit par les bombardements lors de l’offensive australienne sur HENDECOURT, le parc sera défoncé dans sa plus grande partie et devra être entièrement redessiné par Édouard Redont, célèbre paysagiste, qui l’avait remanié dans la seconde partie du XlX ème siècle.

Ce dernier a travaillé pour les familles des grandes maisons de champagne (Pommery, Werlé, Plé-Pipper, Veuve Cliquot) et pour la duchesse d’Uzès. Il gagna le concours du parc Bibesco à Craiova en Roumanie et il effectuera un brillant parcours auprès du roi Carol 1er. Il travaillera également pour d’autres personnalités, Madame Paquin à Saint Cloud, le parfumeur Revillon à Poissy-Migneaux et Jacques Potin au château Dampont à US dans le Val d’Oise. Il participe et remporte de nombreux concours (jardins du Lycée LAKANAL de Sceaux). Jusqu’à la première guerre mondiale, Redont s’inscrit parfaitement dans le courant des jardins paysagers de la fin du XIXème siècle à la suite de Edouard ANDRE et de BARILLET-DESCHAMPS dont il se recommande. Edouard REDONT établit les dossiers de dommages de guerre des parcs et jardins qu’il avait réalisés auparavant.

Les importantes plantations furent confiées à Adrien Desmidt, pépiniériste à Audruicq  (selon factures de mars 1926 sur papier timbré). Il existe encore de grandes allées de charmes séculaires, de vernis du Japon et de frênes, plus de cent essences différentes d’arbres, plus de deux cents arbustes et un millier de rosiers, vivaces, graminées et fleurs annuelles. On accède à la grille du château par une longue allée bordée de vernis du Japon. Après la grille, une allée cavalière arborée forme un ovale de 600 mètres et permet d’atteindre la terrasse au pied du château.

 

La Baronne Joséphine de VEYRAC de GRINCOURT confiera en 1920 la reconstruction du château, des dépendances, orangerie, serres, chapelle à Eugène-Albert LANGELEZ, Architecte parisien.

Le château en pierre de taille blanche, d’allure néogothique épurée, dont les versants de toit en ardoises ont une très forte pente avec de hautes lucarnes, présente un décor sculpté qui témoigne de l’inspiration Art Déco de très grande qualité.

 

Il en est de même, dans le parc, pour la chapelle funéraire des Barons de GRINCOURT, dédiée à Notre Dame des Ardents.

 

Les dépendances assez importantes sont de style cottage, avec d’immenses toits plongeants en ardoises qui ajoutent beaucoup de charme à l’ensemble. A l’intérieur, se trouve une grande fresque signée Michel BLERVAQUE, ayant comme thème les marais du Val de Sensée qui voisinent la propriété.

 

Enfin, il existe à l’arrière un miroir d’eau très romantique où se mire une statue, la célèbre «Baigneuse de Falconnet» émergeant de massifs fleuris, point de départ d’une allée bordée de frênes, appelée point de vue, débouchant sur un ancien verger. De part et d’autre, subsistent quelques vestiges de fabriques.

 

En 1999, suite au décès de Jean, baron REBOULH de VEYRAC BLIN de GRINCOURT, le domaine est transmis en legs particulier à sa fille Chantal, épouse TOPART de MORIAME. Elle entreprendra d’importants travaux de restauration du château, des dépendances et du parc de 8 Hectares. Depuis plusieurs années, elle ouvre gratuitement le parc au public le  premier week end de juin à l’occasion de la fête nationale des Parcs et Jardins ou lors des Journées du Patrimoine en septembre.


 
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© Paul Topart de Moriame